lundi 14 avril 2008

comme une image

seul on n’est jamais tant préoccupé par l’autre. seul on est rempli de l’autre, des autres, on se remplit du monde, de l’univers. seul on se laisse habiter, on laisse venir l’autre. on l’accueille, on le bichone, on voudrait le garder. on le fabrique à sa convenance. c’est quand l’autre est là, en face, qu’on est seul, seul face à lui, l’autre. seul, démuni, désarçonné, désappointé, toujours sur le qui-vive, flatté ? agressé ? charmé ? rien de plus difficile que l’altérité , là, quand elle se présente, différente, décevante, déroutante. de loin, seul, je l’avais vu autrement, je l’avais fait à mon image, je l’avais inventé de toute pièce, l’autre, mon beau miroir, ne serais-je pas déçu quand tu te révèleras, saurais-je jamais ta vérité, que veux-tu bien m’en dire, qu’en sais-tu toi même, qu’en entendrais-je ? qu'en retiendrais-je et combien encore pourrais-je te choyer, t’aimer, te façonner, te fabriquer, comme une image.

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