vendredi 30 septembre 2011

3 ans déjà

François avait un sourire bienveillant et malicieux à la fois
François était un grand monsieur par sa taille et par sa générosité,
par sa culture et par son humilité
François avait étudié la littérature, l’égyptologie, l’hébreux, la
philosophie et ne cessa jamais de nourir sa curiosité
François pratiqua un grand nombre de métiers avant d’exercer
celui qui lui tenait le plus à coeur, la psychanalyse
La maison de François devait être une véritable arche de Noé
François avait le physique d’un patriarche
On aurait pas imaginé François sans sa barbe. François parlait
souvent dans sa barbe
François promenait toujours avec lui une lourde sacoche noire,
remplie à ras bord, jamais fermée, comme lui, débordante de
générosité et ouverte au monde
François est parti brutalement, dernier geste d’élégance de sa
part. Il n’aurait pas aimé que l’on s’appitoye
François a laissé de nombreux orphelins sur sa trace. Chacun
ignorant jusque là combien étaient nombreux ses frères, chacun
trouvant à partager sa peine au pied de son tombeau.
François a marqué les esprits et restera longtemps dans les
mémoires et dans les coeurs.
François était comme un père et comme une mère aussi, il ne
jugeait jamais, accompagnait plutôt, enveloppait même d’un présence
rassurante.
François n’avait pas besoin de parler pour être chaleureux.
François est le seul homme que je connaisse qui savait ronchonner
sans avoir l’air ronchon
François est le seul homme que je connaisse qui savait transmettre
sans avoir l’air de savoir. Ce qu’il a transmis venait du
coeur plus que de l’esprit.
François adorait les mots d’esprit
François jouait avec les mots, les échos et les miroirs
François fumait trop et il le savait
François ne voulait probablement pas faire de vieux os
François parlait peu, il écoutait surtout
François rabrouait sa bien-aimée en public, c’était sa manière
à lui d’être discret
François aimait se retirer sur une île
François avait eu un fils, il n’en parlait jamais, sa fille écrit
des romans où les hommes partent toujours trop tôt
François avait un problème avec le temps, il é(tait toujours en
retard pourtant il est parti bien trop tôt
François tremblait légèrement et respirait mal. Ce qui chez
d’autre aurait été faiblesse, chez lui se muait en force d’apaisement.
Fançois avait un frère qui était célèbre mais il ne le disait pas.
J'ai su le jour de mon anniversaire, que François était parti. Il s’est bien
arrangé pour que je n’oublie jamais.
Fançois aimait les blagues, les pirouettes, les farces et on a
bien du mal à croire au dernier tour qu’il nous a fait.

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