jeudi 10 décembre 2009

Aurélie

On s’était donné rendez-vous dans un café à côté de la gare, elle était habillée en vert, le vert c’est la couleur de l’espoir, rien que pour ça, j’ai eu envie de l’embrasser. Elle est jolie Aurélie, ça je m’en serais doutée, il a toujours eu du goût pour les jolies filles, il aime les filles un peu brindille, pas trop conventionnelle, originale dans leurs traits ou dans leur allure. Elle a des grands yeux verts, les cheveux attachés, légèrement roux, ses vêtements sont marrants, pas ceux de tout le monde, elle travaille dans la presse je crois, ou dans l’édition. On a décidé d’aller le voir tout de suite, de lui faire la surprise, de ne pas attendre.
J’avais appelé Aurélie la veille, je lui avais tout raconté, tout dit, la pudeur, la maladie, la saloperie de maladie, les moments de bonheur, les petites choses qui transforment une journée en merveille, les petits riens, j’ai dit aussi combien moi, à sa place, à sa place à elle, je voudrais savoir. Elle m’a semblé très bien cette Aurélie, elle m’a écouté, elle a rien dit tout de suite, elle était sous le choc, elle était émue et puis elle m’a demandé si il voulait la voir, si elle pouvait venir. Je ne savais pas très bien ce qu’un homme entre la vie et la mort pouvait souhaiter mais j’étais convaincu que la présence d’Aurélie pourrait lui mettre un peu de baume au coeur. J’aurais fait n’importe quoi pour lui proccurer cinq minutes de bonheur. Tout valait la peine d’être tenté. Au pire, il serait furieux mais une minute ou deux seulement, furieux d’être un peu trahi, furieux d’être là diminué, sous ses yeux mais on se connaissait assez bien, j’étais prête à parier que cette apparition serait un peu magique. Ces derniers temps je voulais croire aux miracles, je m’accrochais à cette idée et je voulais croire que c’était une bonne idée.

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